Antoine Chainas : Versus (avis)

Antoine Chainas : Versus (avis)

PAR Sandrine

Versus Antoine ChainasMon expérience des romans noirs et policiers va s’arrêter là, du moins pour le moment. Mon cerveau ayant besoin de retrouver ses pleines capacités de “positivitude” et de “joyeusisme” du côté lecture tout du moins. Fini les macs, les réseaux, les meurtres, la violence… Mais ce n’est pas que je n’ai pas aimé ce livre, ça n’a rien à voir. Juste une envie de changement comme ça me prend assez souvent.

Mais je reviens au sujet du jour, le livre, Versus écrit par Antoine Chainas. Je viens de finir un livre de presque 650 pages. Ne comptez pas sur Versus pour vous remonter le moral. C’est 650 pages de violence, de haine, de traque, mais aussi 650 pages de descriptions, surement un peu trop de descriptions à mon goût mais elles ne sont pas anodines. Elles font partis de l’univers du livre et nous permettent de rentrer bien plus dans sa mécanique.

L’inspecteur Natuzzi, le personnage principal est détestable. Il est raciste, homophobe, misogyne… et j’en passe car la liste est trop longue. Il est néanmoins possible d’entrevoir des côtés positifs à certains moments, mais son côté noir reprend vite le dessus. Il est accompagné d’un coéquipier, un débutant, un peu naïf qui se laisse facilement manipuler tour à tour par Natuzzi et par des policiers, des confrères peu scrupuleux.

L’histoire est quand à elle complexe. On se demande où Natuzzi et son coéquipier vont nous emmener et c’est chaque fois une surprise, un étonnement… Bref rien de classique, rien de ce que j’aurais pu lire ne me rappel cet univers. Un univers glauque, misérable, sombre et violent, où la perversion de l’âme est inévitable, car personne n’est bon. Celui qui est gentil nie forcément sa noirceur.

Le réalisme qui se dégage de la vision peu glorieuse de notre société, que nous propose Antoine Chainas, est frappante. Cette vision du milieu policier, de la rue, des vices et de la normalité dans notre société est mise en cause. Enfin, ce livre ne fait pas dans le politiquement correct et c’est tant mieux car ça lui va bien.